Une expérience d'ici et maintenant avec la nature proposée par un militant méditant
Michel Maxime Egger, se présente comme un « militant méditant ». Sociologue de formation, Il a fondé le réseau Trilogies (www.trilogies.org) en 2004, qu’il anime depuis lors pour mettre en dialogue traditions spirituelles, quêtes de sens, écologie et grands enjeux socio-économiques de notre temps. Il nous parle de l’ecopsychologie. Son intervention commence par une expérience pratique, ou après une toute petite phase de méditation, il nous a invite à partager, en binôme, quelque choses d’agréable lié à la nature dans notre enfance. Pour moi c’était limite trop facile. Je suis la fille d’un céréalier, j’ai passé mon enfance au milieu des champs, avec un paysage changeant au fil des saisons, qui m’émerveillait et était source d’une intense paix intérieure. Ma voisine, Chantal vient du Var, elle m’a parlé de la méditerranée, de ses baignades et des jeux avec d’autres enfants. A nous 2, nous avons ressenti la Terre et la Mer, l’harmonie intérieure, et dans le lien aux autres.
Croissance matérielle illimitée versus ressources de la planète limitée, que faire?
Et puis Michel Maxime Egger, nous a exposé les 3 comportements face à une croissance matérielle illimitée qui se heurte aux limites de la planète :
- Le déni : continuant le business as usual, l’être humain avec son intelligence et ses technologies va trouver la solution
- L’impuissance, la peur, le découragement : consciente que les clignotants écologiques et socio-économique sont dans le rouge, mais en sais pas quoi faire
- L’engagement personnel et collectif pour une transition (aller au-delà) vers un système fondé sur des relations réhumanisées. Inclut et va plus loin que le développement durable (lois et eco-gest quotidien), car cela vise une transformation de milieu culturel, écologique et spirituel du rapport à la Terre. L’ecopsychologie s’inscrit dans ce 3ème scénario.
Ce troisième comportement résonne en moi comme une évidence profonde.
L’écopsychologie, c’est un champ d’exploration qui allie écologie et psychologie. C’est fondé sur le constat des liens entre les problèmes psychologiques des gens et la santé de la Terre. Pourquoi l’humain abime la Terre dont il a besoin pour vivre ? La seule réponse est qu’il est déconnecté de façon systémique par rapport à la nature, il ne se rend pas compte !!! Or l’harmonie de l’humain est aussi faite de l’inter-relation avec la Terre et le monde des vivants en général. Il y a ainsi la notion d’un inconscient écologique ou cosmique basé sur les travaux de Jung : la mémoire vivante de l’évolution écologique est inscrite dans nos cellules. Michel Maxime Egger note que, dans la genèse (de l’origine de l’homme, au-delà du religieux de la Bible) Adam est fait de glaise, donc de terre.
Nos vies citadines nous ont dénaturés. Nous sommes hors sol, comme les tomates, dit Pierre Rabhi. Nous sommes à côté, au-dessus de la nature, et cela nous nuit. Pour se « renaturer », il faut une forme d’humilité. Humilité, humain et humus (terre) ont la même racine.
Alors concrètement quand tu vis dans Paris, tu fais comment pour te reconnecter à la « Terre Mère » ? La bonne nouvelle est que tu n’as pas besoin de faire ton Henri D. Thoreau. Il suffit de te rendre disponible pour observer, ressentir la nature : dans le square au bout de ta rue, sur ton balcon, dans ton appartement.
Et Michel Maxime Egger conclue avec la question du sens, c’est la conviction que ce tu fais aujourd’hui contribue, même si c’est seulement une toute petite chose, comme dans l’histoire du colibri.
Le tatou : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! "
Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part."
Les autres retours sur la Conférence En quête de l'harmonie de l'être
Pour aller plus loin :
L’histoire du colibri par Pierre Rahbi
Trilogie avec Michel Maxime Egger : Entre le cosmique, l’humain et le divin