Paiement en conscience

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En résumé

Une participation financière en conscience signifie que chaque participant.e, décide librement du prix qu'il/elle paye, après avoir reçu un service. Elle/Il prend en compte ce qui est reçu durant l'expérience d'un cercle de parole, ses possibilités du moment, et la nécessité qu'il y ait une contribution financière pour que le cercle ait lieu. Le cercle est donc financé par les contributions de l'ensemble des participant.es, qui, de fait, sont d'un montant différent. Cela implique une prise de conscience concernant soi et aussi relative aux autres participants et l'organisateur.

Qu’est-ce qu’un prix juste ?

Le prix est une somme d’argent que quelqu’un donne, en contrepartie de quelque chose (objet ou service).

Le prix juste (au sens de justesse et non de justice) est celui qui est reconnu comme tel à la fois par la personne qui reçoit un objet/service et par celle qui le lui donne. C’est la valorisation financière d’un échange entre 2 personnes.

Cela implique que cet échange crée une valeur équivalente pour chacune des personnes, en prenant en compte leurs besoins et leurs limites de façon spécifique. Cette valeur peut aussi impacter d’autres bénéficiaires : personnes, la société, l’environnement etc…

Le prix juste permet à celui qui achète de bénéficier d’un objet ou d’un service qui enrichit SA vie (sa personne, à ce moment-là). C’est, pour celui qui offre, le moyen pour que son activité existe (également en fonction de la qualité et des formes qui lui paraissent pertinentes).

En conséquence, le même objet/service génère un ensemble de prix de montants différents, en fonction de chaque personne.

Avec cette approche, le prix est artificiel, voire “injuste”, si chacun paye le même montant et/ou si la somme des paiements ne permet pas le financement de ce qui est offert.

Que veut dire "en conscience" ?

La définition la plus simple que je connaisse de vivre en conscience est : “en se rendant compte”. Cela passe par le fait de se poser des questions pour réaliser l’impact de nos propos et de nos actes. Pour soi-même, pour les autres et au-delà : la société, une cause particulière, la planète. Cela au présent, également à moyen ou long terme.

C’est la façon la plus simple d’expliquer quelque chose de complexe… et infini, par nature. Il y a en effet tellement d'impacts différentes dans nos paroles et nos actes, qu’il est complètement impossible de se rendre compte de tout et donc de “tout bien faire”.

“Vivre en conscience", c’est accepter son non-savoir, ses limites, son imperfection, et aussi sa responsabilité, au sens de sa capacité à apporter les réponses. C’est agir avec l’intention sincère de faire de son mieux, comme une nécessité suffisante.

Oui, le prix juste est à l’image de la vie : fluctuant et imparfait. La valeur est davantage l'équité que l'égalité.

Concrètement, comment le pratiquer ?

Définir le montant d’une participation en conscience amène à se poser des questions, et à prendre des repères, que j'étaye ici dans le contexte qui me concerne : l'accompagnement des personnes.

Prendre des repères

  • À quoi puis-je comparer ce service ? Quels sont les prix pratiqués pour ce type de service ? Le moins cher, le plus cher ? Quel est le niveau du service fourni selon mes critères ?
  • Le nombre de participants est un critère : la disponibilité du facilitataire pour chaque participant sera différente s'il y a 5 personnes ou 30, la façon d'animer aussi. La participation financière individuelle impactera plus ou moins la possibilité du financement du service.
  • Conscientiser que la rémunération de la personne est seulement une partie de la somme des montants versés par chaque participant. Le distingo entre chiffre d'affaires (ou prix) et rémunération est souvent difficile à appréhender pour les personnes qui sont salariées, il est pourtant très important.

Se poser des questions sur soi et sur les moyens nécessaires pour que le service soit offert.

Exemple de questions qui vous concernent :

  • À quoi cela sert pour moi ? Est-ce que les moyens que je mets sont en cohérence avec l’importance du sujet pour moi ? Est-ce que la répartition de mon budget est alignée avec mes projets de vie ? Au présent, à l’à-venir ?
  • Est-ce que les choix que je fais sont en phase avec mes valeurs, ce que je souhaite soutenir?
  • Est-ce que cela a un impact au-delà de moi ? Sur mon entourage immédiat, affectif, professionnel, social ? Plus largement le pays dans lequel je vis ? La planète ?
  • Qu'est-ce qu’il se passe, si je ne fais pas cet achat ? Si ce service n’existe pas ?

Exemple de questions sur les moyens nécessaires pour que le service soit offert :
Quels moyens sont mis en œuvre pour que ce service soit disponible pour moi ? Comment puis-je me faire une idée des besoins financiers nécessaires pour que cet objet/ce service existe ? Dans le domaine de l’accompagnement, ce qui se voit représente une petite partie des moyens nécessaires, c'est la surface émergée de l'iceberg :

Ce qui se voit, principalement :

  • les coûts matériels (l’animation, le lieu, la boisson/nourriture…),
  • certains coûts de communication (flyers, affichage, annonce sur les réseaux sociaux, publicité en ligne),
  • le temps de présence du professionnel pendant l’activité.

Ce qui ne se voit pas, principalement :

  • la rémunération de la personne hors animation : la préparation, les coûts de formations initiaux, continue, de séminaires professionnels, de supervisions, ainsi que les temps de travail non-facturables, et bien sûr, les périodes de congés,
  • les coûts administratifs et financiers fixes : comptabilité, assurances professionnelles, frais de certification ou d'agrément professionnels,
  • les coûts administratifs et financiers variables : la TVA (20% du prix d’un service va directement à l’Etat), jusqu’à 45% de charges sociales sur la rémunération.
  • La sommes des contributions de chaque participant.e doit permettre de couvrir l'ensemble de ces coüt pour que cela soit perenne.

    Je pratique cette approche en tant que participante et aussi organisatrice pour que chacun.e puisse grandir en conscience et en responsabilité individuelle et collective.