Longtemps j'ai pensé qu'il y avait ceux qui savaient la vérité et puis ceux qui vivaient dans des croyances c'est-à-dire des choses qu’ils prenaient pour vrai - au moins pour eux! - alors que cela ne l'était pas. Cela suscitait la compassion!
Peu à peu ma compréhension s’est inversée : je pense aujourd'hui que tout le monde vit dans un ensemble de croyances et qu'il n'y a que des vérités relatives et évolutives. Cette vérité-là, propre à chacun, est indispensable à respecter car c'est reconnaître l'existence de la personne. Elle est composée d'un lot de croyances que nous avons intégrées en nous. Elles viennent de notre éducation, de notre culture et aussi des égrégores collectifs qui circulent sur un autre plan, indépendamment des époques et des lieux géographiques. Nos expériences de vie renforcent et diminuent ces croyances. Parfois nous abandonnons totalement un lot de croyances pour en adopter de nouvelles. C'est notamment ce qui se passe lors des nuits noire de l'âme. Le meilleur article que j'ai trouvé pour expliquer ce phénomène est écrit par Aurélie Aimé. Je ne la connais pas. Elle s'appelle un peu comme moi... et son article est paru alors que je traversais la plus violente de mes nuits noires, celle qui m'a fait prendre conscience de ma spiritualité... et a donné naissance à PSdeToi.
"Dis-moi la vérité!"
Comme la plupart des gens, enfant j’ai été éduquée à « dire la vérité ». Au fait que ce qui n’est pas vérité est mensonge (« pas bien ! »). Ce qui revient à vivre dans la fiction d’un monde en noir ou blanc. C’est-à-dire dans la non-vie, la vie étant dans les nuances de gris… ou de l’arc-en-ciel !
Je sentais bien une dissonance entre ma réalité et celles des autres. J’étais cependant incapable de faire passer ma compréhension de ce que je vivais avant celles de mes parents, ou de toute autre personne de référence. Considérer vrai quelque chose en soi nécessite alors que cela soit perceptible par un autre, et qu'il le reconnaisse. Cela touche à l'existence. Si j'avais plus de conscience de mon existence que la plupart des gens, je l'ignorais, et mes parents étaient par nature dans l'impossibilité de le prendre en compte. Heureusement, la vie a mis sur mon chemin le (bon) thérapeute.
Si pour moi cela se manifestait de façon plus consciente, je sais aujourd’hui que tout enfant vit cela. Beaucoup d’adultes aussi, cela peut durer toute une vie et être enfouit dans une semi-conscience.
"Tout est croyance, c'est ma seule vérité!"
Vivre au sens plein du terme, c'est-à-dire tirer les fils de son chemin de vie, de ce pour quoi nous nous incarnons, comporte par nature le fait de revisiter nos croyances.
C'est effectivement en s'ouvrant à sa propre intériorité en s'appuyant sur ces ressentis sur une observation neutre de ce que l'on vit et de ce qui se passe autour de nous que l'on accède à cette vérité intérieure.
Elle est source de grandes surprises, de deuils et de beaucoup d'émerveillements ! Cela déplace la source de sécurité de l'extérieur de soi, à l'intérieur de soi. C’est également un cadeau par ricochet pour les autres.
Ce cadeau c'est la conscience que la vérité absolue n'existe pas et que chacun à travers sa propre vérité intérieure est. Respecter, accueillir l'altérité, inclut les autres... et aussi l’autre en soi. Cette part inconnue qui devient infinie dès que l’on s’ouvre à soi. Accéder à cette vérité intérieure est une condition pour apporter sa contribution, celle que personne d'autre ne peut apporter! C'est aussi une responsabilité. En effet, comme je l'ai développé dans mon livre Expérimenteur au coeur clair, "se préoccuper d’être ‘’normal’’ plutôt que d’être pleinement soi, c’est priver le monde de sa part de divin."
Anne Marie
Thérapeute holistique, coach intuitive, auteure.